historiquePour encourager le développement des traitements par la thérapie endovasculaire, des médecins spécialisés se sont regroupés et ont donné naissance à la Société marocaine des spécialistes endovasculaires (SMSE).

L’INTÉGRATION DE TOUS LES GESTES ENDOVASCULAIRES DANS LA NOMENCLATURE DES ACTES REMBOURSÉS ÉLARGIRA LE CHOIX DES THÉRAPIES.

Apparue dans les années quatre-vingt, la thérapie endovasculaire a révolutionné la prise en charge des pathologies vasculaires. Moins invasive et effectuée le plus souvent sous anesthésie locale, son large champ d’intervention englobe plusieurs spécialités médicales. Cette thérapie, qui est aujourd’hui utilisée avec succès pour le traitement de nombreuses pathologies de l’intérieur des vaisseaux à l’aide d’un matériel et de dispositifs de pointe, constitue, de ce fait, une alternative intéressante à la chirurgie.

Une approche multidisciplinaire

Au Maroc, l’intérêt pour l’endovasculaire ne cesse de croître depuis quelques années. Son potentiel thérapeutique séduit de plus en plus de spécialistes de différentes disciplines médicales. Toutefois, le manque de cadre approprié à leur initiation a toujours constitué un obstacle au développement de cette spécialité. Ce contexte a motivé la création de la Société marocaine des spécialistes endovasculaires (SMSE). Présidée par le Professeur Amira Benjelloun, chirurgien vasculaire à Rabat, cette société savante, créée en 2011, œuvre à la promotion de l’endovasculaire à travers différents moyens d’action. Elle compte aujourd’hui une trentaine de membres qui se sont fixés comme principal objectif de sensibiliser les médecins marocains aux intérêts de cette voie thérapeutique. « Notre société est ouverte à tous les médecins. Qu’ils soient radiologues, chirurgiens vasculaires, cardiovasculaires, cardiologues interventionnels ou anesthésistes, ils peuvent tous contribuer à l’échange d’expériences et de connaissances sur cette discipline. Le but est de mettre au service du patient les compétences de tous ces spécialistes pour lui offrir de meilleures perspectives de traitement », explique le Pr Benjelloun. Une approche multidisciplinaire qui, en outre, permet d’éviter le sectarisme. « Le fait d’impliquer des praticiens de différents profils contribue à enrichir les projets de recherche et de développement relatifs à notre spécialité. Chacun apporte son expérience et son point de vue sur les traitements qui peuvent être envisagés dans le cadre de cette thérapie, et le patient bénéficie ainsi d’une prise en charge plus efficace de sa pathologie », souligne-elle. Le Pr Amira Benjelloun refuse par ailleurs le schéma consistant à opposer l’endovasculaire à la chirurgie, expliquant que les spécialistes en endovasculaire ne rompent jamais les liens avec la chirurgie « classique ». Ainsi, ils peuvent toujours y recourir lorsque, par exemple, les lésions sont très avancées et que les interventions endovasculaires s’avèrent compliquées à effectuer. « Nous ne voulons aucunement couper les ponts avec la chirurgie vasculaire. L’une n’exclut nullement l’autre. Nous prônons plutôt une approche basée sur la complémentarité entre les deux disciplines, dans l’intérêt du patient », affirme-t-elle.

Développer la formation

La formation des médecins occupe une place prépondérante dans la stratégie de la SMSE. Selon sa présidente, elle est le moyen le plus efficace pour encourager le recours aux thérapies endovasculaires au Maroc.
« Grâce aux congrès et aux événements scientifiques que nous comptons organiser à partir de 2013, les médecins marocains pourront maîtriser davantage les différentes techniques endovasculaires », explique le Pr Benjelloun. À travers des sessions de formation dédiées aux gestes endovasculaires, les médecins auront la possibilité de découvrir toutes les techniques disponibles et élargir ainsi la gamme de thérapies proposées à leurs patients. « Nous ambitionnons pour le futur d’organiser des formations qui devraient leur ouvrir la voie à des stages de perfectionnement à l’étranger », précise le Pr Benjelloun. Les formations proposées se dérouleront dans le cadre de workshops organisés en marge des différentes manifestations scientifiques de la SMSE et seront animées, pour la plupart, par des membres de l’International Society of Endovascular Specialists (ISES). D’ailleurs, la SMSE est parrainée par cette société savante internationale. « Le statut de notre association précise que tous les membres de la SMSE doivent adhérer à l’ISES. Cet organisme publie un journal (Journal of Endovascular Therapy ndlr) qui est très coté et organise des événements scientifiques qui connaissent une grande affluence. Grâce à ce partenariat, les spécialistes marocains auront la possibilité de mettre à jour régulièrement leurs connaissances et de découvrir les dernières innovations », précise le Pr Benjelloun. Au niveau régional, la SMSE est membre de la Société des spécialistes endovasculaires du Maghreb (SSEM), une société savante créée en avril 2012 qui regroupe pour le moment des praticiens tunisiens, marocains et algériens. « La SSEM se veut un espace d’échange et de réflexion sur l’avenir de notre spécialité dans les différents pays du Maghreb. Elle permettra d’évaluer les progrès réalisés et les défis qui restent à relever pour la développer davantage », souligne le Pr Benjelloun. Ces différents partenariats témoignent de la volonté de la SMSE d’offrir aux médecins marocains une plate-forme de formation et de perfectionnement à même de leur permettre de proposer aux patients marocains les solutions thérapeutiques les plus innovantes et performantes.

Doctinews N° 48 Octobre 2012